L’appel du Coucou, Robert Galbraith

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 Une nuit d’hiver, Lula Landry, célèbre mannequin anglaise, magnifique métisse à la peau dorée, est retrouvé morte, gisante dans la neige durcie une quinzaine de  mètres sous son balcon. Dans le froid mordant et sous les flashes incessants des paparazzi les enquêteurs concluent à un suicide. Qui pourrait accorder du crédit à la voisine du dessous complètement ruinée par la cocaïne, qui hurle comme une damnée qu’elle a entendu l’assassin ? L’enquête s’achève ici, Lula Landry s’est donné la mort. Cause : instabilité mentale.

 

Le Détective privé Cormoran Strike est au bout du rouleau. Vétéran de l’armée il est revenu d’Afghanistan amputé du tibia, une prothèse venant combler tant bien que mal ce vide nouveau. Ruiné, en proie à de terribles échéances, étranglé par les dettes il doit également faire face  et à une énième rupture avec Charlotte : le couple chaotique et passionnel semble lui aussi à bout de souffle. Lorsque l’agence d’intérim lui envoie une assistante qu’il n’a, bien évidemment pas les moyens de payer, le détective est comme désappointé et perdu dans une angoisse et un désespoir croissants.  Le cabinet est vide, comme à sa grande habitude. Mais l’arrivée de John Bristow vient rompre cette monotonie rituelle. Le jeune homme ingrat, laid et nerveux investit Strike d’une mission pour le moins inattendue : il lui demande d’enquêter sur la mort de sa défunte sœur Lula Landry dont il n’admet pas le suicide.  Alors que Strike semble ne pas prendre au sérieux Bristow ses premières recherches vont faire naître progressivement en lui l’étrange impression de non-dits et de tensions. Que s’est-il passé le soir où Lula a été précipitée sur le sol gelé de Mayfair ?

 

Au fil de ses rencontres Cormoran Strike esquisse les contours de chaque portrait, de toutes ces figures qui gravitent dans le monde de Lula. Les grosses fortunes comme les déshérités viennent composer l’univers du mannequin : Lula était le lien entre deux mondes qui se ressemblent bien plus qu’ils n’osent se l’imaginer. Galbraith – nommons-le ainsi – nous emmène derrière les rideaux reluisants de la mode, dans les repas huppés des femmes de producteurs ou de grands avocats, au cœur d’une famille froide et agonisante ou encore dans les bas-fonds londoniens. Il traque la moindre information, le moindre mensonge, les traces d’hésitations et la peur de parler avec en tête l’unique objectif de démasquer la personne qui se trouvait dans l’appartement de Lula quelques secondes avant qu’elle ne s’écrase sur l’asphalte hivernée.

Avis :

L’histoire est prenante, les personnages extrêmement bien mis en place dans une intrigue dont seul un Galbraith (une Rowling !) peut avoir le secret. J’aime tout particulièrement sa façon de creuser le verni de chaque personne citée et d’aborder avec sérénité toutes les tares de notre petite société. Le monde de Lula Landry est un microcosme fait de vide, d’hypocrisie et finalement de très peu d’amour. On en en vient à imaginer Lula, belle et charismatique, malheureuse et déracinée. Cormoran Strike est cynique, blasé, morne, handicapé de la vie mais quel génie ! Il nous emmène dans le sillage de sa réflexion et nous pousse à l’interrogation pour finalement nous surprendre par son verdict final. Epoustouflant !

 

5 Commentaires

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5 réponses à “L’appel du Coucou, Robert Galbraith

  1. alexmotamots

    Cormoran ? Quel beau prénom….

  2. Je l’ai fini ce matin et j’ai beaucoup aimé 🙂

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